Mission 2024 – « A la rencontre des écoles de Tanzanie »

« Jambo » (Bonjour) – « Karibu » (Bienvenue)

Marion et moi-même, toutes deux enseignantes, avons construit ce projet durant plusieurs semaines pour partir à la rencontre des différentes écoles suivies et soutenues par l’association Enfrance du Monde (Août 2024) dans la continuité des demandes de la mission d’octobre 2022.

Départ dimanche 4 Août, nous voilà à l’aéroport avec nos quatre valises et nos deux sacs à dos, plein de matériels et d’ordinateurs qui doivent franchir la douane !

Après de longues journée/nuit/journée de voyage entre attente, avion et voiture, nous arrivons à Silimanjiro, pays Massaï, en début de soirée, lieu où est situé l’école Naseku Bedoni (en hommage à notre ami Bruno Bedoni) dirigée par Jennifa, directrice . Petit couac de communication, nous ratons Jennifa sur la route, à Arusha.

Sur la piste menant à l’école qui accueille des enfants Massai, un paysage et un environnement culturel magnifiques et des girafes, zèbres aux alentours. Un incroyable accueil dès notre sortie de la voiture : chants massai traditionnels. La fatigue, la nuit tombée, les chants graves des hommes qui sautent avec leurs bâtons…. Un moment intense et unique ! Les familles nous offrent de la viande grillée et quelques chants autour du feu. La fatigue nous gagne. Direction la case pour dormir. Nous apercevrons Jennifa tardivement ce lundi pour faire mieux connaissance le lendemain.

Durant les trois jours que nous partagerons avec elle, nous avons pu observer la classe et les conditions d’enseignement ainsi que rencontrer les élèves et les enseignants. De notre côté, nous avons montré à Jennifa quelques jeux français (en anglais) à faire avec les élèves que nous lui avons présentés et auxquels nous avons joués ensemble.

Par exemple, Steal the bacon (= jeu du béret) : connaître les nombres en swahili ou anglais

Nous espérons qu’elle pourra les réinvestir.

En vidéos…

Notre présence est une fête pour les parents et les Massai et ils nous l’ont exprimés pleinement à leur façon (danses, chants, cadeaux, repas partagés) avec toute leur affection et leur joie.

Nous aurons passé trois jours particuliers, remplis de moments intenses, de partages et d’émotions.

Ils furent important pour montrer à Jennifa notre accompagnement et notre soutien face aux aléas de la vie qu’elle a vécu et au projet de développement de cette école qu’elle porte à bout de bras dans un lieu assez loin et isolé de village ou ville.

Après un repas commun avec les enfants, nous quittons Jennifa.

Nous reprenons la route pour Arusha – 140km de piste (où nous irons chercher Samuel, notre guide et interprète swalihi) où nous rencontrons Fredy (qui s’occupe des écoles et de l’orphelinat) puis Kilimatembo – la montagne des éléphants (6h30 environ de voyage). A notre arrivée, Jackie nous a accueilli, elle aussi est un contact privilégié pour ce projet dans les écoles de Kilimatembo (Kilimatembo, Gilala et Marar).

La fin de la semaine, jeudi 8 et vendredi 9, nous visitons l’école de Kilimatembo où nous rencontrons une partie des élèves (jour férié et examens) et les enseignants. Premiers échanges, puis les premières observations dans plusieurs classes permettant des premiers moments concrets avec les enseignants et les enfants.

Les écoles sont organisées avec une préschool si elle dispose d’un enseignant, puis du grade 1 au grade 7 (12 ans) avec un examen final pour accéder au collège. L’anglais est appris assez tôt. En effet, au collège les enseignements seront en anglais. On y trouve une majorité d’enseignants titulaires rémunérés par l’Etat et aussi des bénévoles payés avec les participations des parents.

Les écoles pour beaucoup d’élèves sont à 1 heure de marche de leur habitation.

A la fin des observations, nous distribuons les cœurs et bracelets, cadeaux symboliques de l’association aux personnes/enfants rencontrés, amenant un vrai moment de partage et un rapprochement entre tous au-delà de la barrière possible du langage.

Nous vivons les temps d’école, de pause (porridge en milieu de matinée) puis partageons le repas avec eux : ugali, haricots blancs et épinards.

Puis, direction l’école de Marar pour un premier contact.

En fin de journée, nous irons à l’orphelinat qui se trouve juste à côté de notre logement, pour une distribution de vêtements et de quelques jeux. Les enfants étaient timides et ravis. Ils ont tout de suite investis les jeux.
Nous avons ensuite mangé tous ensemble un riz pilaw au mouton.

Lundi 12, mardi 13 et mercredi 14 août

Journées dans les écoles de Kilimatembo et Gilala pour continuer les observations et échanger un peu plus avec les enseignants sur leur envie et/ou besoin.

Suite à leur retour, nous avons réfléchi à des jeux traditionnels à pouvoir leur apporter que nous présenterons en anglais, aidées par une traduction en swalihi de l’enseignant, du langage des mains et de la démontration.

Puis, nous les avons montrés, testés avec les enfants, laissé les règles du jeu écrites (en anglais) aux enseignants par exemple :

Stuck in the mud (Loup glacé ): courir vite, jeu collaboratif et collectif, apprendre le vocabulaire du corps, des verbes d’action

Tic tac toe (= morpion) : (placer le signe pour faire une ligne = logique et réflexion)

Duck duck goose (= la clé de Saint Georges) : travailler le lexique des animaux, les verbes d’action

Simon says (= Jacques a dit) : lexique du corps, de repérage dans l’espace

Up and down (apprendre du vocabulaire de repérage dans l’espace en anglais)

– le filet de pêcheur, passe à 10 (pour compter en anglais ou en swahili selon le grade)

– la tomate (jeu collaboratif et collectif)

Nous avons apporté dans nos valises des dossards que nous avons distribués et des jeux de société que nous avons expliqué aux enseignants et avons fait des parties tous ensemble : petits chevaux, cartes, dominos, dés.

De jolis moments de partage avec les enfants et les adultes.

Jeudi 14 et vendredi 15 août, quelques déconvenues.

Beaucoup d’examens pour le grade 7 dans les écoles, nous avons des difficultés à savoir si les enseignants et enfants des autres classes seront présents. Les élèves des autres classes peuvent être laissés seuls avec du travail ou des tâches quotidiennes (ménage, cuisine, etc) et ils paraissent très autonomes.

Nous ne sommes pas encore vraiment arrivées à échanger avec l’école de Marar après trois tentatives : directeur absent, rendez-vous manqués.

A l’école de Gilala, notre interlocuteur parlant le mieux anglais est absent cette fin de semaine.

Alors le jeudi 14/08, nous nous replions sur l’école de Kilimatembo où nous sommes toujours très bien accueillies. Nous participons à un cours d’anglais du grade 4. Correction avec l’enseignant et nous nous apercevons que certains ont de grandes difficultés à lire ce qu’ils ont écrit en anglais…. l’exercice étant très répétitif mais poussé d’un point de vue grammaire. Les échanges oraux sont calqués à un modèle et les élèves ne savent pas en sortir.

S’en suit un nouveau repas partagé avec les enseignants et des discussions sur les pratiques d’enseignement, les besoins, les vies en France et Tanzanie.

L’objectif de possibles échanges entre classes et enseignants après la mission se dessine.

En rentrant, nous retrouvons Naïma, petite fille de l’orphelinat qui vit à côté de la maison. Elle nous accompagnera un bout de chemin du retour.

Les quatre derniers jours dans les écoles seront tout aussi enrichissants.

Le lundi 19/08, à l’école de Marar, le matin, toujours pas de directeur… Il nous faut faire preuve d’initiatives et d’un peu de persuasion auprès d’un enseignant pour s’offrir la possibilité d’aller dans certaines classes et de proposer des jeux.

L’enseignante des petits (grade 1) est ravie , nous lui montrons des jeux avec pour objectif de compter en anglais ou swahili, jeux ateliers avec des dés, et nous lui présentons un jeu d’association nombre/quantité.

Lors du break Time, elle est très intéressée et nous questionne sur des éléments pédagogiques.

Puis nous poursuivons avec une observation d’une séance de sciences en grade 3, l’enseignant utilise une chanson pour travailler les 5 sens. Idée à exploiter à notre retour dans nos classes.

Pour terminer, nous passons dans la classe grade 4 observer une séance d’enseignement morale et civique.

L’après midi, nous rejoignons l‘école de Gilala.

Les élèves sont seuls dans les classes. Une enseignante est en salle des maîtres en train de corriger, une autre devant une seule classe. Autonomie totale des enfants, étonnement de notre part et même constat qu’à l’école de Kilimatembo.

Finalement, nous partagerons deux temps de classe avec cette enseignante en grade 3 et 4 où nous avons refait les jeux présentés les jours précédents.

Le mardi 20/08, Jackie, la correspondante sur place, a pu se libérer (la haute saison tirant sur la fin) et nous accompagner pour faire le tour des écoles et déposer le matériel que nous avons apportés grâce à nos généreux donateurs.

Marar, Kilimatembo puis Gilala, tous sont très heureux et reconnaissants de recevoir « ces cadeaux ». Nous assisterons à l’utilisation des équerres.

 

Mercredi 21/08, en cette avant dernier jour, nouvel échec à Marar le matin. La veille, le directeur nous avait pourtant donné rendez-vous. Pas facile de garder des ondes positives pour aller à sa rencontre.

De fait, direction l’école de Gilala. Ils sont contents de nous voir. Nous rencontrons, pour la première fois, la directrice qui a eu un bébé dernièrement et n’était pas présente jusque là.

Nous commençons par une observation en grade 7. Puis, nous assistons à deux périodes avec la directrice en grade 3 (anglais) et révisions de la nature des mots en grade 7.

Elle nous invite à partager le repas. Puis, nous disons au revoir à cette école très accueillante et intéressée.

Jeudi 22/08, dernier jour dans les écoles.

Matin à l’école de Kilimatembo où nous retrouvons l’enseignant dynamique, M. Mageni Mabu. Dans ses cours d’anglais, il insiste sur la prononciation (pas toujours correct). Nous pensions que les virelangues lui plairait. Banco, après les explications, il les teste dans une classe de grade 3.

C’est l’heure du break (porridge, thé, manioc frit, patate douce).

Quelques photos et un au revoir émouvant avec tous les élèves à l’image de l’accueil que nous avons eu dans cette école durant notre séjour.

L’après midi, nous sommes persévérantes et nous nous rendons à Marar… Le directeur était en réunion avec des parents et en l’attendant, nous avons pu profiter d’un bel instant avec les élèves.

Les au revoir furent très rapides. Toutefois, échanges de mails et numéro.

Et nous voilà au terme de notre mission… Côté écoles, nous avons pu observer un enseignement magistral et répétitif dans sa pratique, avec des programmes très poussés et des moyens de formation ou dans les écoles, pas adaptés. Il était difficile de pouvoir intervenir sur le côté didactique. Nous avons semé quelques idées côté pédagogique. Nous avons essayé de créer du lien, du partage dans les deux sens, des échanges d’idées.

Nous espérons que ce n’est que le début de cette relation enseignante franco – tanzanienne.

A la fin de cette aventure, nous rentrons avec beaucoup d’émotions positives, de relations humaines partagées avec une bonté, une gentillesse, une humilité, une bienveillance… avec les coeurs, bien au-delà des apparences ; sur lesquelles il est difficile de mettre des mots… (même après quelques mois).

« Asante sana » (merci beaucoup) à nos généreux donateurs et Enfrance du Monde pour l’aboutissement de cette belle mission.

« Kwa heri » (Au revoir)

Marion et Emilie

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