Au détour d’un chemin du côté des montagnes de Bjelasnica, se dressent les vestiges d’une époque triomphante mais révolue, celle des Jeux Olympiques de Sarajevo en 1984.
De loin et vue d’en bas, elle est encore impressionnante la piste de saut à ski, nichée aux milieux des sapins. On croirait presque encore entendre les cris des spectateurs, amassés le long de la piste sans fin du tremplin. On pourrait presque encore les voir, admiratifs et retenant leur souffle, lorsque les athlètes se retrouvaient suspendus un court instant entre ciel et terre seuls au monde, avant qu’ ils n’applaudissent, soulagés, ces anges éphémères à leur retour sur neige.
De plus près, le temps et la guerre ont fait des ravages et la grandeur de cette époque n’est plus. Les applaudissements se sont estompés à jamais dans le couloir du temps et seul résonne aujourd’hui le bruit d’un vent nostalgique, s’immisçant dans les fissures de l’ouvrage rouillé.
Avant de reprendre mon chemin, je me retourne une dernière fois vers ce passé glorieux, en croyant avoir entendu hurler dans les bois, Vucko le loup mascotte de ces jeux.Mais clin d’œil malicieux de la vie, ce n’est qu’un chien au loin qui aboit et qui m’invite, à l’instar des anges éphémères de 1984, à redescendre sur terre !
