Muhizin Omerovic, dit Djile est un survivant du génocide de Srebrenica. Au delà de ses souvenirs de guerre, parfois douloureux, quelques fois drôles et souvent cocasses, Djile est un formidable exemple de résilience, de tolérance et d’espoir pour des lendemains meilleurs en Bosnie-Herzégovine.
Il était notre invité hier au soir à Burnice et durant près de 2 heures, ce fut un grand moment d’écoute de la part des jeunes, écoute attentive et respectueuse, ponctuée de rires à l’énoncé de certaines anecdotes.Et c’est sous les applaudissements nourris et avec la promesse de nous revoir que s’est achevée notre rencontre.
Extraits:
« Je veux une Bosnie-Herzégovine multiple avec des Serbes, Croates, Bosniaques, Juifs et Roms.
-Après la guerre, je ne voulais pas avoir d’enfant car je ne voulais pas lui faire vivre ce que j’avais vécu…aujourd’hui j’ai 4 enfants.
-Ne stressez jamais, c’est mauvais pour la santé et c’est improductif.
-Les Serbes, durant la guerre, utilisaient des chiens pour nous pister. J’ai longtemps détesté les chiens, jusqu’au jour où j’ai trouvé dans la forêt, 2 chiots abandonnés que…j’ai ramenés à la maison.
-Les petites gens, toute communauté confondue, souhaitent la Paix ici. Les hommes politiques nationalistes, non, car ils vivent de cette peur et de cette haine de l’ autre. Ils manipulent les gens pour conserver les avantages ( financiers) de leur fonction.
-J’ai fait un long chemin dans ma tête, pour me dire que parmi les Serbes et les Croates, il y avait des gens bien et que parmi les Bosniaques, il y avait des gens pas bien.
-Même l’amour refusé, est un cadeau car de la déception, s’ouvre toujours à vous de nouveaux chemins…»
Un témoignage en BD de Djile sur le génocide de Srebrenica
Srebrenica, vivre avec…