« Article écrit en juillet 2018… »
Le soleil commence à décliner à l’horizon lorsque notre minibus emprunte les derniers kilomètres qui nous séparent encore de Burnice. Les virages s’enchaînent sur une jolie route étroite et bordée de hautes fougères, au rythme de la radio qui diffuse une de ces chansons traditionnelles des Balkans.
Les collines dessinent un paysage apaisant où l’on aperçoit au loin quelques paysans qui s’affairent encore dans les champs avant la tombée de la nuit. On a du mal à s’imaginer qu’ici même, il y a près de 20 ans, une gigantesque chasse à l’homme s’est déroulée, prolongement dramatique des évènements de Srebrenica. Le village de Burnice nous apparaît enfin, après un ultime virage, lové au creux d’une petite vallée. On pourrait presque compter d’où nous sommes, le nombre de maisons qui composent son modeste centre.
Ici, l’activité économique tourne essentiellement autour de l’agriculture avec la cueillette de cornichons et fruits rouges, la culture du mais et de quelques légumes potagers. Il y a aussi, disséminés sur les pentes des collines, des petits élevages de chèvres et de vaches et quelques ruches. C’est une agriculture essentiellement de subsistance, voire de survie. Car, nous sommes en moyenne montagne avec une terre difficile à cultiver et un climat continental rigoureux. A cause de cette vie de labeur, certains habitants des collines, exercent un deuxième métier dans les villes avoisinantes. Cependant, grâce au chemin qu’emprunte la marche de la paix, un tourisme solidaire a vu le jour dans cette région, générateur de quelques ressources financières complémentaires pour les propriétaires de chambres d’hôtes. Enfin, l’association Enfants Europe Bosnie est particulièrement dynamique dans ce village. Elle a créé et organisé avec les habitants, des coopératives agricoles, construit une école et développer un tourisme solidaire.
Le centre de Burnice ne compte qu’une trentaine de maisons, une petite école et un bâtiment récent qui fait office de mosquée. Celui-ci a été financé à grands frais par les pays du Golf.Quant à l’école, elle fonctionne au ralenti avec l’accueil de seulement 7 élèves alors que ses locaux pourraient lui permettre d’en accueillir 3 à 4 fois plus ! Mais de nouveau, la politique nationaliste de certaines élites a gangréné le système éducatif bosnien et obligé les parents à créer une école ailleurs, plus respectueuse de leurs traditions et de leur Histoire, L’école autonome de Nova Kasaba
A l’ arrivée de notre véhicule sur une place qui fait à la fois office de terrain de jeux pour les enfants et de parking pour les voitures, c’est Asim, « un des responsables du village » qui nous accueille chaleureusement et nous invite à le rejoindre, lui et sa famille, pour partager la Chorba, la Pita, les Cevapis et autres délices culinaires des Balkans.