Nous quittons aujourd’hui Burnice, à regret, et la Bosnie pour rejoindre l’Herzégovine, autre région, autres paysages et autres traditions de ce pays mosaïque.
Imaginez un ciel bleu azur, dominant des montagnes, à la végétation pelée, et écrasées par un soleil puissant. Imaginez un air embaumé par des senteurs de pins et de multiples plantes aromatiques. Imaginez la musique des cigales et autres grillons chanter à vos oreilles, par centaines. Imaginez une eau claire et froide, comme celle de la rivière Neretva à la couleur sublime, se faufiler entre une rangée de saules argentés et d’oliviers. On dirait le Sud !
Après notre séjour dans la région de Srebrenica, on a le sentiment d’arriver dans un autre pays. Il y a ici moins de tristesse apparente sur les bâtiments officiels comme sur les maisons des gens simples. De petits jardinets nombreux et parés des couleurs des légumes d’été défilent sous nos yeux alors que nous roulons en direction de Mostar. Le tourisme est omniprésent, celui des Bosniens mais aussi d’étrangers de plus en plus nombreux. La perle de l’Herzégovine, la ville de Mostar, attire à la journée des dizaines de cars provenant de Dubrovnik la croate, toute proche. On vient aussi pour prier à Medjugorje, cité où la Vierge Marie serait apparue en 1981. Il y a les lacs, comme à Boracko ou Kravica, haltes bienveillantes et rafraichissantes, qui viennent quelque peu apaiser les ardeurs du soleil, le temps d’une baignade. On trouve aussi ici des petits villages anciens et pittoresques comme à Pocitelj et Blagaj. Des sentiers, dans les collines rocailleuses, vous emmènent jusqu’aux cités anciennes de Stolac, célèbre pour ses stecci, et Trebinje, où le temps s’écoule sereinement autour de sa rivière et de ses maisons en pierre.
Est-ce la présence du soleil qui rend la vie plus facile et donne des couleurs aux paysages et aux gens ? Est-ce les millions de Kunas, la monnaie Croate, investis par la Croatie toute proche pour soutenir ses frères de Bosnie, qui cachent ainsi mieux la misère ? La guerre des Balkans a-t-elle-été ici plus clémente et épargnée plus de vies ? Cette guerre des années terribles n’est cependant jamais très loin. Au détour d’une rue, on peut trouver :
- une ancienne usine dévastée par un obus ou une maison criblée d’impacts de balles
- des drapeaux croates sur les façades des maisons ou peints sur les rétroviseurs des voitures. Effet coupe du monde ou revendication nationaliste pérenne ?
- des écoles avec un toit mais 2 entrées, une pour les enfants bosniaques et une pour les enfants croates
- des croix et églises démesurées… par piété ou provocation politique ?
Bienvenue en Herzégovine !